Dr Souvet apporte son analyse sur les mesures d'un capteur de qualité de l'air à Paris dans "Le Parisien"
Le Docteur Souvet, cardiologue et Président de l’Association Santé Environnement France, a été interviewé dans le journal « Le Parisien » pour un article sur les mesures d’un capteur individuel de qualité de l’air faites à Paris, dans divers endroits.
L’article en bref …
Alors que l’agence du ministère de l’environnement a dressé un bilan positif de la qualité de l’air extérieur en France, en novembre 2018, la réalité est tout autre. Les mesures ont été réalisées par le capteur individuel « Flow », élaboré par la start-up française Plume Labs qui s’est associée au centre de politique environnementale de l’Imperial College London et au laboratoire de sciences atmosphériques Lisa, du CNRS. Vous verrez dans cet article que les lieux les plus pollués ne sont pas toujours ceux que l’on imagine.
Premier endroit où le capteur affiche un taux 100 fois plus élevé que sur le périphérique: la cuisine, au moment de la cuisson d’un steak haché. Dr Souvet répond: « La toxicité des particules est liée à leur taille, plus elles sont fines et plus elles passent les barrages de notre corps, d’autre part à ce qu’elles transportent. En cuisine on peut retrouver du benzopyrène qui est cancérigène. La bonne nouvelle, c’est qu’il suffit d’aérer pour retrouver un niveau normal ».
Deuxième endroit où on se croit protégés de la pollution: le parc. Celui des Buttes-Chaumont cité dans l’article est bien en ville. Dr Souvet alerte les coureurs: « En plein effort, ils inspirent une plus grande quantité de ce cocktail catastrophique ».
Autre endroit pointé du doigt: le métro. Le capteur affiche « très élevé – impact immédiat sur la santé » sur le quai et dans la rame. Les mesures réalisées de particules fines sont dix fois supérieures aux recommandations de l’OMS. « On arrive à des niveaux chinois ou indien ! » remarque Jean-Baptiste Renard, physicien spécialiste des particules fines au CNRS. Les particules fines émises par le freinage du métro explique ces résultats. « A cela s’ajoute la pollution qui s’engouffre en sous-sol par les bouches d’aération qui vont chercher l’air directement dans les pots d’échappement des voitures » conclue Jean-Baptiste Renard.
La maternité de l’hôpital Robert Debré affiche un taux de dioxyde d’azote (NO2) qui dépasse les recommandations de l’OMS pour 24 heures. Celui-ci s’explique par les émissions des voitures diesel, le bâtiment étant situé en bordure du périphérique. Dr Souvet, sur ce polluant: « Il attaque le cœur comme le poumon. Tout le monde est touché par l’effet de ce NO2 mais chez des gens malades les réponses physiologiques peuvent être exacerbées ».
Les quais piétons se révèlent aussi plus pollués que l’artère située juste au-dessus: la place du Châtelet. « C’est parce que la pollution retombe dans le voisinage immédiat du trafic auto. Une autre piste pour expliquer cette surpollution : le transport fluvial et ses moteurs infâmes », note Jean-Baptiste Renard.
Dernière mesure dans une chambre: le capteur affiche un taux élevé de composés organiques volatils. « Ces composés, notamment le formaldéhyde , sont cancérigènes, favorisent les leucémies de l’enfant, cite le Dr Souvet. On les retrouve notamment dans les bougies, les encens, ou les colles de nos meubles neufs ». Dr Souvet se veut rassurant: « Des études ont montré que le poids de la pollution intérieure dans les causes était très minoritaire par rapport à la pollution des diesels ».