Les brèves de l'ASEF du 13 septembre 2019

Bonjour à toutes et à tous,

Dans les brèves cette semaine: focus sur les pesticides!

Nous reviendrons également sur la récente étude relative à la pollution aux particules fines dans le métro et le RER.

Bonne lecture !

Pesticides à proximité des habitations: donnez votre avis!

 

Depuis le 9 Septembre 2019,  une consultation publique est en ligne sur le site du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire. Celle-ci porte sur deux projets de texte (décret et arrêté) visant à établir des distances minimales entre zones d’épandage et zones d’habitation.

Ces « zones d’exclusion » ont pour objectif de préserver la santé des  personnes résidant à proximité de parcelles traitées avec des produits phytosanitaires.

 

Les distances minimales entre zones d’épandage et zones d’habitation annoncées par le gouvernement sont les suivantes:

–  5 mètres pour les cultures basses,

– 10 mètres pour les cultures hautes et les substances dangereuses.

A savoir que ces distances ne sont que la copie d’une modélisation sur la dispersion des pesticides datant des années 1980. Aucune étude sur des distances supérieures à celles proposées n’a été menée.

Les distances minimales actuellement proposées par le gouvernement nous paraissent ridicules. Sachant qu’un agriculteur  doit se protéger avec un scaphandre lors de l’utilisation des pesticides, un enfant jouant à moins de 10 mètres, lui ne craindrait rien?

Depuis des années, l’ASEF  oeuvre, avec d’autres associations, afin d’obtenir des mesures de protection des populations exposées aux pesticides. Doucement, cette pression génère des changements. Néanmoins, les distances minimales entre zones d’épandage et zone d’habitation qui sont proposées par le gouvernement sont bien loin de nos attentes.

A ce titre, l’ASEF demande des mesures afin de préserver la santé des riverains . Le document complet est en téléchargement gratuit sur notre site internet : https://www.asef-asso.fr/actualite/lasef-demande-des-mesures-nationales-afin-de-preserver-la-sante-des-riverains-face-aux-pesticides/

Ce que nous vous invitons à faire:

 

– Téléchargez gratuitement les recommandations de l’ASEF (voir ci-dessus),

– Participez à la consultation publique sur le site du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire: http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-publique-sur-un-projet-de-decret-et-a2032.html

ATTENTION ! Vous n’avez que jusqu’au 1 er octobre 2019 !

Il ne sera ensuite plus possible de donner son avis.  Vous pouvez vous inspirer de notre argumentaire ci-dessous, toutefois il est important de noter que les copier-coller ne seront pas pris en compte par le gouvernement. Veillez donc à personnaliser votre commentaire.

 

 

 

Des pesticides dans l’eau !

 

Dans ces brèves, nous souhaiterions également vous alerter sur la possible autorisation d’augmentation des métabolites de pesticides dans l’eau potable.

En effet l’ANSES a proposé de classer ces métabolites de pesticides en 2 catégories :

– « Non pertinents »: métabolites les moins agressifs, qui gardent une activité pesticides <50% de la molécule mère

– « Pertinents » : métabolites très agressifs qui gardent une activité pesticide de la molécule mère >50%) et qui est à l’étude dans les ARS à la demande de la Direction Générale de la Santé.

Il serait autorisé 0,9 µg/l (microgrammes/litre) de métabolites par pesticide non pertinent, sans limite de nombre, contre actuellement 0,1 µg (pesticide ou métabolite indifféremment) avec un total  maximal de 0,5 µg.

L’argument  principal est que les normes actuelles dans l’eau potable ne sont pas sanitaires, ces normes ayant été proposées pour protéger la ressource en eau.

 

Cela appelle plusieurs commentaires :

Les effets perturbateurs endocriniens et les effets cocktails de ces métabolites non pertinents, donc soit disant pas agressifs n’ont pas été étudiés. La molécule mère, en surface peut-être, elle, très agressive.

Autrement dit, une activité pesticide à 49% : le métabolite est considéré comme pas/peu agressif. Avec une activité métabolite de 51% il est agressif (vous jugerez de la différence).

Cette mesure à l’étude, si elle est retenue, va donc nous exposer à l’utilisation de plus de pesticides en surface, et potentiellement dans notre alimentation. Elle conduirait également à altérer la ressource en eau, ainsi que la biodiversité.

Le plan national santé environnement 4 (PNSE4), auquel participe l’ASEF,  parle à juste titre de réduire l’exposome (ensemble des expositions aux facteurs environnementaux), ainsi que de la notion de « one health » (notion selon laquelle on considère que la santé humaine et celle de l’environnement sont étroitement liées).

Nous en serions bien loin si cette mesure était adoptée…

 

 

Première étude sur les particules fines dans le métro et le RER

 

 

L’association Respire a mené, en collaboration avec le CNRS, une série de mesures dans les enceintes du métro et du RER pendant le mois de juin 2019.

Les résultats de cette étude ont été publié le 18 septembre 2019 et confirment qu’un endroit confiné est susceptible d’être beaucoup plus pollué que l’air extérieur, comme par exemple votre voiture ou bien encore votre maison. 

Cette pollution est due à plusieurs éléments :

Un apport d’air extérieur pollué par ventilation,

La pollution particulaire émise notamment lors du freinage ou roulage des rames  (présence de métaux comme le cuivre, le fer… sur les particules).

 

L’apport de cette étude est qu’on y révèle le très grand nombre des particules ultra fines. Celles-ci, de par leur taille, sont agressives pour l’organisme.

Toutefois, la taille des particules n’est pas le seul critère à considérer. Leur composition chimique a aussi une grande importance. A titre d’exemple, citons les particules diesel chargées en hydrocarbures aromatiques polycycliques : elles sont cancérigènes.

L’utilisation de rames diesel pour les travaux nocturnes dans le métro doit être à éviter absolument. La ventilation, la filtration et la réduction des particules émises par le roulage doivent être améliorées.

On n’oubliera pas en surface le positionnement des bouches d’aération qui peuvent représenter une pollution importante pour les passants.

Vous pouvez télécharger l’étude complète sur le site de l’association Respire: https://www.respire-asso.org/metro-rer-pollution/

Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse: https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Petit point agenda :

Le 28 septembre, le Dr Pierre Souvet sera présent à la « Journée Santé » organisée par Nutergia à Capdenac.

Le 1er octobre , le Dr Pierre Souvet participera  à la soirée « Hub Santé « organisée par La Provence aux Docks de Marseille.

Le 2 octobre, le Dr Pierre Souvet et le Dr Jean Lefèvre animeront la formation des médecins et sages-femmes organisée par l’URPS à Marseille. Cette formation portera sur la santé environnementale axée autour de la préconception et de la périnatalité.

Le 5 octobre au Cloître de Marseille, se dérouleront les « Rencontres Santé Environnement » organisées par l’ASEF et Le Rotary.

Le 10 octobre, le Dr Joël Spiroux  interviendra dans le cadre d’une saisine tenue par le CESE « Gestion des riques: quel bilan tirer de REACH au regard des ambitions initiales », à Paris.

Le 15 octobre, l’ASEF participera à la Journée Ma santé organisé par le Centre Hospitalier d’Arles.

Nous vous donnons rendez-vous le  11 octobre 2019 pour les prochaines brèves, 

D’ici là portez-vous bien

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

 

[1]http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-publique-sur-un-projet-de-decret-et-a2032.html

[3] https://www.respire-asso.org/metro-rer-pollution/