Les brèves de l'ASEF - 04 février 2022

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves, l’entretien avec Anthony Fardet sur les aliments ultra transformés et le réductionnisme alimentaire, interrogé par Corinne Mairie, diététicienne nutritionniste et membre de l’ASEF. Dr Souvet abordera les bonnes pratiques concernant le chauffage au bois en lien avec les pics de pollution et les fortes concentrations en HAP relevées dans une dernière étude. Nous vous invitons à lire le dernier communiqué du Collectif inter associatif pour la santé environnementale et à signer la pétition. Enfin, une dernière question « une santé » à la réponse surprenante !

Bonne lecture!

Prenez bien soin de vous et de vos proches.


Aliments Ultra Transformés – Réductionnisme alimentaire – Entretien avec Anthony FARDET & Corinne MAIRIE

 

 

Corinne Mairie, diététicienne nutritionniste et membre de l’ASEF, a interrogé Anthony Fardet à l’occasion de la sortie de son nouvel livre «Pourquoi tout compliquer, bien manger est si simple » 
De formation ingénieur en agro-alimentaire de l’AgroParisTech et docteur en Nutrition Humaine de l’Université d’Aix-Marseille. Chargé de recherche à l’INRAE, Anthony FARDET étudie l’alimentation préventive, durable et holistique.
Son dernier ouvrage met en lumière les liens complexes entre transformation des aliments, effet matrice et potentiel santé par une approche orientée vers des systèmes durables conforme à la vision One Health, et dénonce les effets délétères de l’approche réductionniste historique persistant dans le monde de l’alimentation et de la nutrition.

LIRE LA  SYNTHESE DE L’ENTRETIEN

Chauffage au bois, pic de pollution et HAP : de la transmission des bonnes pratiques à la prévention de son potentiel cancérigène

 

Une étude grecque [1] a évalué dans la zone du grand Athènes comprenant 3.8 millions d’habitants l’importance des sources locales d’HAP dans l’environnement urbain.

150 échantillons en 1 an à Athènes ont été analysés pour 31 HAP et un large éventail de marqueurs chimiques ont été analysés dont le benzo-a-pyrene, classé cancérigène du groupe 1 par le CIRC et utilisé comme marqueur de la toxicité des HAP.

  • Résultat :la combustion de la biomasse, principalement présente lors d’épisodes de pollution intense en hiver (observée pour 18 % des jours de mesure en 2017), a conduit à des niveaux de HAP en hiver qui étaient 7 fois plus élevés que les autres saisons et était aussi important pour les concentrations moyennes annuelles de HAP (31 %) que les sources de diesel et de pétrole (33 %) et d’essence (29 %).

Le potentiel cancérigène des HAP associé à la biomasse représentait 43% du potentiel cancérogène annuel des HAP.

Fractional contributions of PMF-resolved sources to mean modeled concentrations of estimated BaPeq

La réduction de la circulation automobile, notamment reste indispensable (les niveaux de pollution diurne étant plus élevés dans cette étude) mais la contribution de la biomasse au potentiel cancérigène des HAP est donc importante.

Les politiques visant à favoriser le chauffage au bois notamment en milieu urbain pose donc des problèmes sanitaires.

Si vous pensez que votre chauffage au bois est performant vous pouvez consulter le rapport de l’INERIS [2] qui rappelle que les tests du label Flamme verte ne reflètent pas les conditions d’usage chez les particuliers étant effectués dans des conditions de référence relativement éloignées des conditions réelles. Les phases d’allumage et le fonctionnement à allure réduite en sont par exemple exclus, de même que la qualité du bois (il faut un bois d’humidité < à 20% (18 à 24 mois de séchage selon les essences).

Les performances affichées sous-estiment de beaucoup les émissions réelles de polluants. De 260 à 370 % pour les émissions de COV (composés organiques volatils), de 300 % à 500 % pour la fraction solide des particules.

 

Voici les propositions du collectif air climat santé:

« Un déficit très important de connaissances dans l’utilisation du chauffage au bois est à déplorer.

Pourtant, celle-ci a une influence directe sur les émissions polluantes et donc sur la qualité de l’air.

Selon une étude de l’ADEME publiée en 2013, seuls 6% des foyers interrogés avaient conscience du fait que le chauffage au bois pouvait être une source de pollution de l’air, notamment.

Il serait opportun d’informer le consommateur sur les points suivants :

 

Règlementation :

– Distance minimum de 8 mètres avec la maison voisine, sauf dérogation de hauteur au dessus du faîtage (Norme NF DTU 24.1)

– Le nombre de ramonages obligatoires par an selon le Plan Sanitaire Départemental

– Foyer ouvert interdit à usage principal si cela est prévu par le Plan de Protection de l’Atmosphère

– S’informer en cas de pic de pollution, le chauffage au bois est régulièrement interdit lors de ces épisodes selon la région

Usage (conseils pour diminuer les émissions polluantes et favoriser le rendement) :

– Faire vérifier le dimensionnement du conduit de fumée par un professionnel

– Bois : Norme NF, sec, sans écorce (que les fibres) et étuvé

– Essences : chêne, châtaignier, charme, hêtre ou frêne

– Stockage des bûches : bois surélevé et ventilé (exposé aux quatre vents), pas directement sur le sol ni de contact avec une surface tôle pour recouvrir (pas de bâche)

– Allumage « par le haut »

– Vérifier qu’il n’y ait aucune gêne pour les voisins (dégagement de fumée)

– Mentionner les éventuelles aides à la conversion des équipements.

La fourniture d’un mode d’emploi sur la bonne utilisation avec un hygromètre serait par ailleurs bénéfique.

Tous les professionnels (du distributeur de bois bûches au ramoneur) doivent être associés à ces obligations d’information du consommateur.

Il serait en outre opportun qu’un CAP « ramoneur » soit créé avec une formation sur la réglementation et sur la qualité de l’air (CAP inexistant à ce jour). »

 

Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’ASEF.

Nous voulons vivre en bonne santé sur une planète saine – Pétition CISE

 

SIGNER LA PETITION

La question « Une santé » du jour

 

Selon la Commission Européenne, d’ici 2030 il est prévu que la production de produits chimiques:

>> – réponse A: diminue de 50%
>> – réponse B: reste stable
>> – réponse C: augmente de 50%

 

 

=> réponse : C !!

AGENDA

 

Le 4 février, conférence du cycle « les grands enjeux » de l’école des Mines Paris Tech. Dr Souvet est intervenu sur la santé environnement.

Le 7 février, Pierre Souvet interviendra lors d’une réunion de sensibilisation en interne au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de la Gironde sur les liens entre bien-être, santé et nature / environnement extérieur / biodiversité.

Le 9 février, réunion avec le Groupe Santé Environnement.

Le 2 mars, intervention de Dr Pfister Brigitte et Dr Jean Lefèvre sur les risques cosmétologiques lors du Certificat d’Etudes Universitaires santé environnementale en périnatalité et fertilité, à la faculté de Médecine La Timone à Marseille.

SOURCES

[1]Annual exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons in urban environments linked to wintertime wood-burning episodes; Irini Tsiodra et al  atmospheric chemistry and physics Volume 21, issue 23ACP, 21, 17865–17883, 2021

[2]Rapport INERIS : comment concilier qualité de l’air et chauffage au bois domestique

https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/2019-09/CR_DebatONG_chauffage_bois_2018-11-20_vDEF.pdf