Cahier de propositions "Une seule santé : en pratique ?"
A l’issue de la conférence nationale « Une seule santé : en pratique ? » le 17 mars 2021, les cinq organisations à l’initiative [1] , placée sous le parrainage de la ministre de la Transition Écologique et du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, organisée à VetAgro Sup, ont établi un cahier de propositions, condensé des travaux menés lors des sept ateliers organisés.
Le 25 juin 2021, un courrier accompagné de ce cahier de recommandations a été adressé aux ministres de la Transition écologique, de l’Agriculture et de l’Alimentation, de la Santé et des Solidarités, de la Transformation et de la Fonction publiques, de l’Économie et des Finances, et enfin de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
Cette conférence a permis à différents acteurs de croiser leurs regards, entre scientifiques, décideurs et acteurs publics, dans une optique d’enrichissement mutuel, de façon à penser, les contours des politiques publiques.
Pourquoi le concept d’ « une santé » est capital
L’ensemble des êtres vivants et les interactions qui les lient, entre eux et avec le milieu où ils vivent, est en constante évolution, sous l’effet de processus de sélection naturels et anthropiques. L’homme fait partie de la biodiversité et, à ce titre, interagit avec les autres êtres vivants et ne pourrait vivre sans eux. Sa santé est donc intimement liée à celle des animaux, des plantes et plus largement, celle des écosystèmes au sein desquels la vie évolue. Le concept « d’une seule santé » découle de cette évidence et nécessite de mieux comprendre les interrelations entre santé humaine, santé animale, santé végétale et santé des écosystèmes.
La crise de la Covid-19 vient nous rappeler la complexité et toute l’incertitude des interactions entre la santé des humains et celle des animaux ainsi que des environnements globaux dans lesquels elle s’inscrit. Car ces êtres vivants que nous exploitons, sélectionnons ou protégeons semblent avoir échappé à notre contrôle, générant une pandémie mondiale et, avec elle, font peser une culpabilité sur la population humaine qui devient responsable, par ses impacts sur la nature, de l’émergence du virus et de sa diffusion rapide dans la majorité des pays du globe.
A partir de cet exemple de la Covid-19 qui a montré à la fois le pouvoir de la santé publique et sa faillibilité, le moment est venu de réfléchir notre modèle de gestion de la santé et de penser les contours d’une nouvelle gouvernance de la santé.
Les maladies transmises aux hommes par les animaux, la qualité de l’alimentation, préoccupent de très longue date les professionnels de la santé comme les populations. Plus récemment, la pollution de l’air et de l’eau, les produits nocifs pour la santé, la résistance aux antibiotiques, les ondes inquiètent les citoyens qui interpellent les pouvoirs publics à toutes les échelles. Les méthodes de gestion de la santé, hier éprouvées, sont aujourd’hui questionnées ; s’agissant des risques émergents, elles sont peut-être à inventer.
[1] Ces cinq organisations regroupent les médecins de l’Association Santé Environnement France, (ASEF), la fédération France Nature Environnement (FNE), la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), les vétérinaires de la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France (FSVF) et l’association Humanité et biodiversité (H&B) ; elles ont bénéficié de l’appui et de l’expertise de VetAgro Sup et en particulier de son école interne ENSV-FVI.
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