Dr Jean Lefèvre, membre actif de l'ASEF, dans la revue "Soins"
La notion de santé environnementale est omniprésente dans les établissements de santé. Elle se manifeste par exemple par la gestion des déchets ou de la qualité de l’eau. Le Docteur Jean Lefèvre, membre actif de l’ASEF, donne son avis sur la question dans la revue “Soins”, où il évoque notamment le rôle du soignant dans ce processus de santé environnementale.
Aujourd’hui, les individus doivent faire face à une période où émergent de nouvelles pathologies liées à l’environnement. Les professionnels de santé et surtout les infirmier.ère.s ont donc un rôle primordial à jouer dans un monde en transition. Une prise en charge continue est essentielle et des parcours se mettent en place pour réaliser des interfaces entre les patient.e.s et les publics, et leurs environnements et habitudes de vie.
“Il existe une implication directe entre le soin technique et l’environnement”
La gestion des déchets est limitée mais reste essentielle : médicaments non utilisés, déchets médicaux (infectieux, anatomiques), chimiques ou encore matériel médical. L’établissement de santé doit fournir des consignes afin d’éviter toute contamination, notamment par l’eau.
“La pollution des eaux par les résidus médicamenteux est un problème émergent”
L’étude Site pilote de Bellecombe (Sipibel) montre qu’il n’est pas nécessaire de séparer les effluents hospitaliers et urbains dans une station d’épuration et que l’écotoxicité est supérieure dans les effluents de ville, bien que les effluents hospitaliers soient chimiquement plus spécifiques. En revanche, l’enquête a révélé qu’un levier d’action repose sur la formation des professionnels de santé sur ces pratiques prescripteurs-soignants-patient.e.s.
“En lien avec le risque environnemental, il existe également un rôle infirmier indirect”
Ce rôle est celui de l’éducation et de la sensibilisation auprès du patient. Etant plus disponible et accessible, l’infirmier.e. peut ainsi donner des conseils lors de l’arrivée et du départ des patients, notamment quant à la pollution dans l’alimentation, à la pollution de l’air, ou quant aux produits utilisés au quotidien (ménage, hygiène, cosmétique, etc.)
“L’infirmière peut, par ailleurs, plus spécifiquement souligner le problème des médicaments non-utilisés”
63% des médicaments non utilisés étaient collectés en 2016. Pourtant, les pharmaciens ont l’obligation de participer à cette action via Cyclamed. “Les concentrations retrouvées actuellement n’entraînent pas de toxicité aigüe ; en revanche, peu d’études précisent l’impact environnemental induit par ces faibles concentrations.