Le débrief de l'ASEF du 16 février 2018
La qualité de l’air intérieur est un paramètre que nous prenons de plus en plus en considération compte tenu du temps que nous passons dans des espaces clos ( 80 à 90% de notre temps). La société IMMOLAB, filiale de POLYEXPERT ENVIRONNEMENT a donc développé un référentiel permettant de mettre en valeur la qualité des bâtiments vis-à-vis de préoccupations environnementales dont la qualité de l’air intérieur. La sensibilisation du public à la qualité de l’air intérieur augmente et est de plus en plus nette, que ce soit par les médias, les émissions de télévision, les organismes de santé ou les organisations de professionnels de santé. L’Association Santé Environnement France, qui a contribué à la création de ce référentiel, vous présente un débrief sur ce nouveau label “Intairieur”.
Les sources de pollution de l’air intérieur sont multiples et variées, comprenant entre autres l’ameublement, la décoration et les produits de ménage. Il ne faut pas non plus négliger les éléments structurels de l’habitation, que ce soit l’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat, la qualité des équipements, des produits et des matériaux de construction, et enfin la qualité de l’air au sein du bâtiment ainsi que son renouvellement. Ces paramètres sont donc à considérer dès l’achat ou le choix du logement car ils jouent un rôle dans la qualité de l’air que l’on y respire.
Le référentiel INTAIRIEUR a été développé par IMMOLAB avec la contribution de nombreux acteurs associant des constructeurs, des promoteurs immobiliers, des institutions régionales et nationales ( DREAL Midi-Pyrénées, ARS Occitanie, Union Sociale pour l’Habitat) et des associations ( CLCV, ASEF). Ce référentiel constitue donc un label garantissant la recherche et l’obtention de la meilleure qualité possible de l’air intérieur dans un logement, avant son occupation. Le label comporte des exigences accentuées concernant l’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat, les équipements, produits et matériaux de construction et le renouvellement de l‘air au sein du bâtiment.
L’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat
cette démarche vise la prise en compte de l’influence potentielle de ce dernier sur la future qualité de l’air intérieur. Il s’agit donc pour les constructeurs d’identifier des sources potentielles de pollution sur une parcelle à bâtir :
– Le contexte climatique
– La pollution éventuelle du sol
– Le degré de pollution de l’air extérieur
– Le contexte extérieur proche ( 500m), agricole, routier, urbain
– Le contexte extérieur dans un rayon d’1 km
– La présence de pollens et végétaux allergisants
– Le risque de pollution naturelle par le radon ou l’amiante.
Pour obtenir le label, les constructeurs doivent notamment prendre en compte les dispositions architecturales du bâtiment comme la dispersion de polluants et pollens allergisants au niveau de la végétalisation et prévenir la détérioration des fondations du bâtiment à cause des racines qui favorisent l’humidité. Pour gérer ces pollutions naturelles ou inévitables, il convient aux constructeur de mettre en place des dispositions pour limiter l’intrusion de radon dans le logement, d’évaluer de manière quantitative les risques en cas de sol pollué et de prendre en compte l’activité agricole à proximité. Pour prévenir les moisissures, les constructeurs doivent tenir compte des infiltrations d’eau par le toit et le sol.
Le choix des équipements, produits et matériaux de construction
Pour obtenir ce label “Intairieur”, le choix des matériaux de construction et des équipements est primordial. Le caractère émissif des matériaux (critère A+, label EUCEB ou équivalent), notamment les bois traités (norme NF environnement) doit être pris en compte.
Au niveau des systèmes et équipements de production énergétique, le label est exigeant quant au système de production (fumisterie: positionnement des conduits de fumée, condensats à évacuer avec les eaux usées, appareils de combustion : pas de fuel, exigences pour les appareils au gaz, bois etc.) et au niveau des émissions dans le cas d’utilisation d’appareils soufflant.
Le renouvellement de l’air au sein du bâtiment
Chaque pièce principale doit posséder au moins une entrée d’air et une bouche d’extraction d’air doit être installée dans chaque pièce de service (cuisine, salle de bain, WC). Les installations doivent notamment respecter le DTU 68.3. En cas de ventilation mécanique (VMC) le label a des exigences quant au choix et à la conception du système de ventilation (accès facilité aux bouches d’aération pour nettoyage et entretien), et de sa performance (optimisation du brassage de l’air et perméabilité à l’air du bâtiment, contrôle externe des systèmes de ventilation selon le référentiel de contrôle et réalisé par un opérateur QUALIBAT8721). Une prévention des dysfonctionnement doit être mise en place (nettoyage, changement des filtres à la fin des travaux, mise en place d’une alarme en cas de dysfonctionnement).
Ce label couvre donc tous les paramètres qui jouent un rôle dans la qualité de l’air dans un logement neuf et où l’on va respirer une grande partie de son temps. Il participe donc, au même titre que l’étiquetage des aliments que l’on achète, à informer le consommateur et par conséquent à limiter tant que possible l’exposition aux multiples polluants que l’on rencontre à chaque instant et qui se combinent, s’ajoutent et participent donc, par leur effet « cocktail » à la détérioration de notre environnement et potentiellement de notre santé. Une fois de plus l’ASEF affirme sa fierté d’avoir participé à la mise en place d’un tel label, qui pourrait à long terme avoir un impact sur les pollutions de l’air intérieur.
A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !
Jean Lefèvre, membre de l’ASEF