Le débrief de l'ASEF du 2 février 2018
Bonjour à tous,
Dans la « Silicon Valley » au nord de la Californie, des chercheurs de toutes nationalités s’emploient à développer des dispositifs qui mettent les individus en lien avec le monde. Une évolution technologique, c’est sûr ! Un progrès pour l’humanité ? L’avenir nous le dira…
Cette semaine, l’Association Santé Environnement France vous débriefe les champs électromagnétiques (CEM) et vous donne des astuces pour éviter leur exposition, potentiellement dangereuse.
Protection de la santé des utilisateurs de la téléphonie mobile : la Californie prend enfin position !
Il y a une anecdote qui se raconte et qui étonne : dans quelles écoles vont les enfants de ces têtes bien pensantes ? Dans des écoles “Anti-technologie” où les enfants n’apprennent à maîtriser Google qu’en classe de 4ème. Ces belles têtes brunes ou blondes mériteraient-elles une prise en charge particulière ou ces développeurs informatiques et autres ingénieurs auraient-ils pris conscience que l’utilisation du WIFI présente des risques ? [1]
Se protéger des ondes de radiofréquence
- Réduire l’usage du téléphone quand le signal est faible,
- Garder son téléphone portable à distance de son corps, dont la tête et le cou, y compris la main, et jamais dans la poche du pantalon ou dans le soutien-gorge,
- Réduire l’usage du téléphone quand on l’utilise en streaming pour regarder des vidéo ou écouter de la musique, ou quand on télécharge des documents numériquement lourds,
- Laisser le téléphone à distance du lit la nuit,
- Enlever les écouteurs du téléphone et les retirer des oreilles quand on ne téléphone pas, car ils transmettent les ondes,
- Eviter les produits qui sont censés protéger des ondes de radiofréquence et qui peuvent en réalité augmenter l’exposition à ces ondes.
Etude sur les effets des CEM chez les femmes enceintes
A la même période, une étude prospective [3] en référence ici avait pour but de mesurer le risque de fausse couche et a concerné une cohorte de 1054 femmes enceintes exposées aux champs électromagnétiques [4] (CEM) dans leur vie quotidienne en Californie du Nord.
L’ensemble des femmes étaient informées par des flyers du projet d’étude, dès les résultats des tests de grossesse. Celles qui décidaient de poursuivre leur grossesse et qui étaient identifiées avant 10 semaines de grossesse étaient invitées à participer à l’étude.
Chaque participante acceptait alors de porter pendant 24h un matériel de mesure des CEM. A la fin de la période de mesure, il était vérifié pour chaque femme si le jour de la mesure correspondait à un jour de leur vie quotidienne (typique) et dans le cas contraire le jour de mesure était classé comme jour atypique.
Les femmes ont été suivies dès le diagnostic de grossesse jusqu’à l’accouchement. L’étude a différencié les mesures faites un jour habituel de vie, des mesures faites un jour considéré comme atypique.
A l’évidence, les mesures faites un jour habituel de vie sont plus représentatives d’exposition aux CEM. Après prise en compte des facteurs influençant le risque de fausses couches, il persistait un risque plus grand de 48% chez les personnes les plus exposées que les femmes qui avaient l’exposition la plus basse. Le lien observé était beaucoup plus fort parmi les participantes dont l’exposition avait été mesurée un jour habituel de grossesse et indépendamment du lieu d’exposition.
Face à une situation aujourd’hui où l’exposition aux CEM est omniprésente, et la difficulté d’affirmer le risque de développement de pathologies tumorales eu égard aux longues périodes de latence entre l’exposition et les conséquences sanitaires, cette étude portant sur des femmes jeunes en début de grossesse objective les effets sanitaires des CEM.
Une fois de plus l’ASEF souhaite rappeler ici le principe de précaution et soutient l’ensemble des démarches visant à clarifier les risques sanitaires et environnementaux liés aux CEM.
Ces recommandations viennent en lien avec la campagne des six bons usages faite par Nicolas Hulot, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire et l’interdiction du téléphone portable à l’école et au collège par Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale.
Bibliographie
[2] How to Reduce Exposure to Radiofrequency Energy from Cell Phones – Division of Environmental and Occupational DiseaseControl• California Department of Public Health. https://www.cdph.ca.gov/Programs/CCDPHP/DEODC/EHIB/CDPH%20Document%20Library/Cell-Phone-Guidance.pdf.
[3] Exposure to Magnetic Field Non-Ionizing Radiation and the Risk of Miscarriage: A Prospective Cohort Study. Division of Research, Kaiser Foundation Research Institute, Kaiser Permanente, Oakland, CA, USA. De-Kun Li, Hong Chen, Jeannette R. Ferber, Roxana Odouli & Charles Quesenberry. Scientific Reports 7, Article number: 17541 (2017) doi:10.1038/s41598-017-16623-8.
[4] Les CEM sont émis par des sources dites traditionnelles générant des basses fréquences : lignes à haute tension, appareil électriques, transformateurs et la prolifération de nouvelles sources de CEM à des fréquences plus élevées : réseau informatique sans fil, compteurs électriques linky pour la France, antenne relais et tout dispositif sans fil tel que les téléphones portables, les objets connectés en mode Bluetooth. Ils exposent les êtres humains avec une intensité toujours croissante en raison d’une prolifération des différents dispositifs.
A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !
Richard Faitg, anesthésiste et membre de l’ASEF