En 2019 la revue ANDROLOGY publiait un article [1] dont la conclusion soulignait que seulement 38% d’une cohorte de 2 523 jeunes conscrits suisses volontaires présentaient une concentration, une motilité et une morphologie de leurs spermatozoïdes normales selon les critères de l’OMS.

Dans la revue Human Reproduction Update, l’équipe du Pr Swan montrait que la concentration moyenne du sperme de l’homme dans les pays occidentaux avait baissé de 50 à 60% en moins de 40 ans [2].

Cette baisse de la qualité du sperme a en effet été constatée dans de nombreux pays, en particulier à haut niveau de vie.

Outre la responsabilité du tabagisme chez la femme enceinte, d’une mauvaise alimentation, du stress et de facteurs génétiques, l’exposition quotidienne à de multiples polluants joue aussi un rôle dans le déclin de la fertilité masculine.

Les équipes des Pr Kortenkamp à Londres et du Pr Frederiksen à Copenhague ont publié le 9 juin 2022 dans la revue Environnement International une étude pionnière qui pointe l’impact des mélanges de polluants du quotidien sur la baisse de qualité du sperme.

A partir de leur action connue « in vivo » chez des mammifères ou sur l’homme soit sur la réduction de la qualité du sperme (concentration, nombre, mobilité, morphologie des spermatozoïdes), soit sur leur action perturbatrice des fonctions hormonales, en particulier de la testostérone, des hormones androgènes et des prostaglandines, 29 substances ou groupes de substances ont été sélectionnées ; l’effet des mélanges de ces substances sur la qualité du sperme et la fertilité a été apprécié sur une période de 2 ans ( 2009/2010).

Le seuil d’exposition acceptable sans effet pour chaque substance a été estimé et, à partir d’échantillons urinaires prélevés chez des volontaires ou d’études européennes de biosurveillance, l’exposition combinée à ce grand nombre de produits a été mesurée. Elle s’est révélée largement supérieure à celle acceptable pour chaque substance.

Parmi ces 29 polluants, 9 ont un poids particulièrement élevé. Au premier rang les auteurs retrouvent le Bisphénol A (BPA) mais aussi, à un moindre degré les Bisphénols S et F (BPS et BPF), les Dioxines polychlorées, les phtalates, certains parabènes et enfin le Paracétamol.

L’étude met en évidence un niveau médian d’exposition combiné de la population générale à ces 9 produits environ 20 fois supérieur au seuil de risque (maximum 100 fois).

On notera donc l’omniprésence du plastique, cette exposition se faisant en particulier par l’alimentation et l’eau (emballages et contenant alimentaires, etc …), les dioxines, déchets de combustion imprégnant l’environnement, puis passant elles aussi dans la chaine alimentaire.

Enfin il est important de se rappeler que c’est l’exposition du fœtus à travers sa mère et celle du nourrisson pendant la période périnatale qui sont déterminantes mais elles sont difficiles à mesurer.

Il semble donc indispensable :

• D’une part, de poursuivre et d’approfondir ces travaux pour encore apporter des preuves de l’effet délétère de ces mélanges de polluants auxquels est exposée la population, du fœtus à l’adulte et,
• D’autre part de lancer des mesures de prévention (interdiction de l’usage de certains matériaux, de la commercialisation de certains produits, adaptation de la règlementation) et des mesures de sensibilisation à l’exposition à ces substances en particulier auxquelles nous sommes tous exposés en permanence et à tous les niveaux de notre activité.

Jean Lefèvre, cardiologue et porte-parole de l’ASEF

Le 18 juin, conférence « cœur et pollutions » du Dr Souvet, à l’amicale des cardiologues de Provence à Marseille. 

Le 21 juin, intervention de l’ASEF au séminaire sur la qualité de l’air de la région grand est  à Pont a Mousson.

Le 21 juin, réunion de l’alliance santé biodiversité.

Le 28 juin, réunion du groupe de travail « One Health » pour le PNSE4.

Du 29 juin au 3 juillet, présence de l’ASEF au Delta Festival à Marseille.

Le 1^er juillet, intervention au congrès de l’ANEPF à Paris.

Le 1er juillet, participation du Dr Alain Collomb à la réunion inter-associative de France Nature Environnement PACA, à Lambesc.

Le 7 juillet, conférence sur les enjeux santé environnement de demain à l ‘école des Mines de Paris