Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces nouvelles brèves, une étude sur l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens et une démarche ambitieuse sur l’antibiorésistance. Bonne lecture !

Une meilleure compréhension de « l’effet cocktail » des perturbateurs endocriniens

Dans le noyau cellulaire existent des récepteurs biochimiques qui permettent entre autres la synthèse de certaines hormones. Les perturbateurs endocriniens se fixent sur ces récepteurs et créent des désordres (exemple: diabète).

Une équipe de l’I.N.S.E.R.M dans une récente étude [1] a prouvé que ces récepteurs peuvent parfois fixer plusieurs perturbateurs endocriniens.

Rappel sur les perturbateurs endocriniens :

• Les bisphénols qui peuvent être présents dans les emballages alimentaires, récipients plastiques canettes et les conserves.
• Les parabens retrouvés dans les cosmétiques, médicaments (éthinyl-oestradiol), colles, produits ménagers…
• Les PCB dans les aliments gras (poisson, produits laitiers, viandes…).
• Les perfluorés dans les antiadhésifs , les tissus imperméables…
• Les phtalates dans des emballages alimentaires, jouets, vernis, cosmétiques, matériel de perfusion….
• Les pesticides, dioxine…

La toxicité de plusieurs d’entre eux a déjà été documentée, par exemple pour le bisphénol A, dont l’exposition est associée à un risque accru de certains cancers, de troubles métaboliques ou de baisse de la fertilité, ou encore les phtalates, qui peuvent altérer la fonction de reproduction.

En effet, les scientifiques ont montré que deux de ces composés, en l’occurrence le 17α-éthinylestradiol (qui rentre dans la composition de certaines pilules contraceptives) et le TNC (un pesticide organochloré interdit mais persistant dans les sols), peuvent se fixer simultanément sur un même récepteur présent dans le noyau des cellules, appelé PXR. Ce récepteur contrôle l’expression de différents gènes impliqués dans la régulation de diverses fonctions physiologiques.

En se liant à ce récepteur, chacun de ces deux perturbateurs endocriniens y attire l’autre, augmentant la quantité de produit fixé. On parle alors d’« effet synergique ».

Cela signifie que la fonction de PXR est modifiée à des doses largement plus faibles avec cette combinaison de substances qu’avec les substances individuelles, avec un effet potentiellement toxique. 

En utilisant un mélange de trois perturbateurs endocriniens, ils ont constaté que l’activation par l’un des composés renforçait encore l’effet synergique des deux autres perturbateurs liés à PXR. Ce mécanisme accroît donc encore la toxicité́ des mélanges.

« Et ce n’est qu’un début : nous avons découvert un mécanisme expliquant certaines synergies mais ces interactions demeurent complexes et il en existe probablement d’autres. Ces résultats ne permettent pas, à ce stade, de prévoir l’impact réel de ces associations sur la santé humaine », prévient William Bourguet, co-auteur de cette étude et chercheur au Centre de Biologie Structurale (INSERM, CNRS, Université de Montpellier).

Dr Fabienne GARCON, dermatologue et membre de l’ASEF.

La valeur n’attend pas le nombre des années

Les associations nationales des étudiants en pharmacie (ANEPF) et en médecine (ANEMF) ont lancé une démarche multiprofessionnelle très structurée et ambitieuse sur le thème de l’antibiorésistance, replacée dans un contexte global Santé-environnement et « One Health ».

L’action vise à sensibiliser quatre cibles : la population générale, les professionnels de santé, les laboratoires et industries pharmaceutiques, le monde agricole et vétérinaire.

Elle se déploie en quatre temps :

– Sensibilisation et éveil des étudiants sur la thématique de l’antibiorésistance avec comme levier un MOOC réalisé spécialement pour l’occasion, comportant une dizaine de vidéos sur les grands thèmes de la santé-environnement, témoignages d’acteurs du domaine.

– Interroger le réseau étudiant, récolter leurs avis et points de vue par l’intermédiaire d’un hackathon : véritable concours à idées entre groupes d’étudiants à la recherche de solutions sur les thématiques du cycle du médicament, de l’information publique, de l’innovation et du développement durable.

– Être proactif auprès de nos institutions via une contribution écrite à partir des travaux étudiants fourni dans le cadre du hackathon. Une table ronde d’experts suivie par de nombreux étudiants était au programme.

– Interpeller le grand public au travers d’une campagne de santé publique construite avec la meilleure affiche issue du hackathon.

Cette démarche se veut de dimension européenne, et se construit avec des partenaires industriels et institutionnels. Elle cherche à fédérer un réseau des acteurs de lutte contre l’antibiorésistance, à une échelle internationale.

Un premier résultat de cette démarche consiste en une contribution de 40 pages détaillant 38 propositions [2] dans les domaines de la formation des professionnels (leur propre formation), la prévention, les innovations sociales et sociétales, les innovations pharmaceutiques, la médecine vétérinaire et l’environnement.

Voilà une génération qui ne décevra pas, prenant en main son avenir avec maturité et sens des responsabilités.

Dr Philippe Carenco, médecin hygiéniste, expert AFNOR textiles de santé et membre de l’ASEF

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Les dernières publications de l’ASEF

Actualité oblige, téléchargez notre mini-guide  mini-guide  « COVID – 19 > LES BONS GESTES ÉCO-RESPONSABLES À ADOPTER ».

Conseils à retenir : AEREZ +++ en grand et plusieurs fois par jour ! Prendre de la Vitamine D (conseillée par l’Académie de Médecine ) et du Zinc pour stimuler vos défenses immunitaires

Point agenda

• Un Diplôme Universitaire en Médecine Environnementale (DUME), initié par le Dr Joël Spiroux de Vendômois, a débuté à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. L’ASEF y participera. Voici le programme : https://www.asef-asso.fr/wp-content/uploads/2021/01/Programme-DUME.pdf

• A partir du 6 janvier 2021, Corine Flesia, référente santé-environnement WECF PACA, propose aux professionnels de santé libéraux et aux personnels de PMI, une série d’ateliers pratiques en santé environnementale, en visioconférence qui ont pour objectif d’apporter des connaissances et des conseils pratiques à transmettre auprès des futurs et jeunes parents.

  Pour consulter le programme et vous inscrire, c’est ICI

Comme vous le savez, vous pouvez à présent nous soutenir gratuitement au quotidien en utilisant le moteur de recherche Lilo. Nous avons récolté plus de 25 000 gouttes ce qui représente pour le moment 235 points de supports. Merci pour votre soutien mais ne relâchons rien ! Pour passer en mode public, il nous faut atteindre au moins 1500 points. Alors faites pleuvoir vos gouttes d’eau ICI !

A bientôt pour les prochaines brèves

Prenez soin de vous et de vos proches !

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

[1] « Mechanistic insights into the synergistic activation of the RXR–PXR heterodimer by endocrine disruptor mixtures », Vanessa Delfosse, Barbara Demeneix, Jean-Baptiste Fini, William Bourguet et al., Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) Jan 2021, 118 (1) e2020551118; DOI: 10.1073/pnas.2020551118

https://www.pnas.org/content/118/1/e2020551118

[2] https://drive.google.com/file/d/1JNeMVjW7GNoCsakyuzpmHrPR-_bbD8PY/view?usp=sharing