Les brèves de l'ASEF du 07 février 2019

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves : un manifeste sur la pollution de l’air dans la Vallée de l’Arve, un point sur l’eau potable en Martinique, les nouvelles recommandations alimentaires et sur l’activité physique de Santé Publique France, et enfin l’actualité de santé environnementale en bref. Bonne lecture !

« J’irai respirer en vallée de l’Arve ! » – Le « coup de gueule » du Dr Richard Faitg, Anesthésiste, Membre de l’ASEF et du collectif environnement santé 74 (CES74)

Dioxines, furanes et autres perturbateurs endocriniens dans les poussières aéroportées en provenance de l’incinérateur implanté sur la commune de Passy

Le CAP (collairpursante) publie ces jours les résultats de nouveaux prélèvements (https://www.analytika.fr/investigations/passy/). 

Le rapport analytique du laboratoire MICROPOLLUANTS TECHNOLOGIES atteste de la présence de concentrations préoccupantes de, dioxines et furanes perturbateurs endocriniens avérés résultant des émissions atmosphériques provenant de l’incinérateur d’ordures ménagères implanté sur cette commune de la Vallée de l’Arve.

Quels sentiments faut-il éprouver  quand vous êtes médecin engagé en santé et environnement :

  • Inquiet pour la santé des populations, chaque médecin, chaque soignant de la vallée devra t’il répéter jusqu’à en perdre haleine les conseils et les recommandations telles que: 

-Éliminer les parties grasses en cuisant la viande sur le grill,

-Ne pas manger d’œufs, de produits laitiers ou de viande en provenance des zones contaminées,

-Rincer les fruits et légumes, peler les légumes racines,

-Ne pas laisser les enfants jouer sur un sol suspect ou contaminé,

-Se laver les mains et brosser les ongles après avoir joué,

-S’éloigner des zones inondables.

  • Désemparé par les comportements des responsables politiques qui creusent le fossé qui les sépare de leurs concitoyens ? Les décideurs qui continuent à mettre l’économie avant la protection de l’environnement auront des comptes à rendre très vite à l’ensemble de la population.

Pourtant, nous professionnels de santé avons envie d’y croire.

Croire à la puissance de la preuve scientifique

Croire à l’apprentissage, à l’information

Croire à la force et à l’engagement citoyen

A ce jour

Plus de 2.100.000 personnes ont signé l’engagement pour défendre le climat : https://laffairedusiecle.net/

Les professionnels de santé ne peuvent plus se taire.

Engagez-vous !

L’eau potable en Martinique – Par Dr Josiane Jos-Pelage, pédiatre, Présidente de l’AMSES et de l’ASEM

Lors de sa dernière réunion le jeudi 24 janvier 2019, l’AMSES  s’est penchée  sur la question de l’eau potable distribuée au robinet en Martinique.

Après analyses sur des échantillons d’eau du robinet de particuliers, elle peut ainsi affirmer que l’eau distribuée dans le réseau d’eau potable en Martinique, bien que 15% de cette eau vienne de zones contaminées, ne contient pas de chlordécone  (inférieur à 0,01µg /l,  limite de détection dans divers laboratoires de Martinique et de l’hexagone). Et ce grâce aux traitements par charbon actif et ultrafiltration.

Les craintes de relargage  par les tuyauteries  entre le réseau de distribution et l’arrivée au robinet des particuliers n’ont pas de fondement.

Les nouvelles recommandations alimentaires et activité physique de Santé Publique France rejoignent celles que nous proposons dans nos articles

Santé Publique France a publié le 22 janvier ses nouvelles recommandations sur l’alimentation et l’activité physique.

Ces recommandations, suscitées par la Direction Générale de la Santé (DGS), s’appuient sur le rapport de l’ANSES de 2017 et sur l’avis du Haut Conseil de Santé publique.

Un Comité d’Appui Thématique (CAT) a veillé à ce que les formulations en soient

  • Compréhensibles par le plus grand nombre,
  • Acceptables par l’ensemble de la population,
  • Utilisables par les professionnels de l’éducation, de la santé, et du secteur social,
  • Accompagnées de conseils de mises en pratiques.

Le CAT réunissait des spécialistes des Santé Publique France et des personnes qualifiées externes ayant des compétences de terrain, en prévention et promotion de la santé, en sciences du sport, en sciences de la communication.

Selon SPF, ces recommandations peuvent être exprimées de façon simplifiée, à l’exemple des recommandations suédoises, par 3 rubriques :

            Augmenter ( « More » )

            Aller vers ( «Switch to » )

            Réduire ( « Less » )

AUGMENTER

  • Les fruits et légumes

« Au moins 5 fruits et légumes par jour, par exemple 3 portions de légumes et 2 fruits » .

En privilégiant dans la mesure du possible les fruits et légumes bio, de saison et produits localement.

Quelques fruits à coques (noisettes, noix etc…), riches en oméga3 sont conseillés chaque jour.

  • Les légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches)

« Au moins 2 fois par semaine » , en accompagnement (voire en remplacement) d’une volaille, d’un poisson ou d’une viande. Privilégier les légumes secs « bio » .

  • L’activité physique  

« Au moins 30 minutes d’activité physique dynamique par jour » dans les activités du quotidien (marche, escaliers …) et/ou la pratique d’un sport ou d’activité physique de loisirs » .

ALLER VERS la consommation de

  • Féculents complets

« Au moins une fois par jour » .

Féculents à partir de céréales complets plutôt que raffinés (pain complet plutôt que pain blanc par exemple).

  • Poissons

« 2 fois par semaine, dont un poisson gras riche en omégas 3 » (sardine, saumon, hareng, maquereau)

Varier les espèces compte tenu de la pollution pouvant toucher certaines espèces.

  • Huile de colza et de noix (riches en oméga 3), d’olive (riche en anti-oxydant)

« En petite quantité, tous les jours » .

Réserver le beurre pour les tartines au petit déjeuner ou, cru, sur des légumes.

  • Produits laitiers (lait, yaourts, fromages)

« 2 produits laitiers par jour » (et non plus 3).

Crème fraiche et beurre, ainsi que desserts lactés, les uns gras, les autres sucrés sont déconseillés.

REDUIRE

  • Les boissons sucrées, les aliments gras, sucrés et ultra-transformés :

S’aider, dans les choix d’aliments élaborés, du Nutriscore en limitant la consommation des produits D et E.

Privilégier enfin les aliments sans additifs ou avec la liste d’additifs la plus courte.

  • La consommation de sel

Souvent caché dans les produits transformés.

Privilégier le sel iodé.

  • La charcuterie

A limiter à 150g par semaine.

  • La viande

500g par semaine maximum hors volailles.

  • Le temps passé assis qui caractérise la sédentarité (dont le temps passé devant les écrans)

« Prendre le temps de marcher un peu toutes les 2 heures ».

SPF souligne dans ce rapport l’intêret du Nutriscore, intégrant dans un aliment les composants bénéfiques (fibres, protéines, fruits et légumes) et à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres et sel).

On peut regretter simplement qu’il ne tienne compte que des aspects nutritionnels et laisse de côté le degré de transformations, la présence d’additifs voire de pesticides résiduels.

Enfin SPF fournit une version simplifiée résumant ces recommandations dans un schéma, facile à lire et accessible à tout un chacune [1]

https://www.santepubliquefrance.fr/var/ais/storage/images/media/files/cp-dp/2019/les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite-en-un-coup-d-oeil/37688-1-fre-FR/Les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite-en-un-coup-d-oeil_large.png

En bref, dans l’actualité :

60 millions de consommateurs nous a alertés dernièrement sur :

  • La présence d’additifs et de résidus de pesticides dans les pains issus de boulangeries artisanales, de supermarchés ou de franchises (ex : Paul). Sur les 65 références testées, près d’un quart contenait des résidus de pesticides. Sont pointés du doigt : les pains de mie. Ils conseillent les pains de « tradition française » ou les pains au levain, tous deux encadrés par le décret du 13 septembre 1993. [2] Les pains industriels sont bien des aliments ultra-transformés !
  • La dangerosité des moules à gâteaux en silicone ou en polytétrafluoroéthylène (PTFE), type Teflon : ils « peuvent, sous l’effet de la chaleur et de l’usure, libérer des substances susceptibles de polluer les aliments » selon la revue. Ces substances indésirables peuvent migrer des moules en silicone notamment lorsqu’ils sont utilisés avec des produits gras (ex:huile) ou libérer des matières organiques volatiles libres. Les résultats des moules type Téflon sont meilleurs même si deux références présentent une dégradation en milieu acide. La revue pointe la règlementation qui date de 2004. Il est conseillé de remplacer ses moules type Téflon à la première rayure, de laver et graisser les moules en silicone à la première utilisation et de vérifier d’une manière générale que vos ustensiles contiennent la mention  « certificat de conformité à l’aptitude au contact des aliments ». [3]

Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse et vous invitons à signer et à diffuser l’appel autour de vous : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Petit point agenda :

Dr Souvet sera interviewé dans le « Magazine de la Santé », sur France 5, sur le thème des plastiques, le 27 février.

L’ASEF sera présente à la soirée (réservée aux professionnels de santé) « Environnement, Fécondité, Grossesse et Nouveau-Né » à la Maternité de l’Etoile à Aix-en-Provence, le 28 février.

Nous vous donnons rendez-vous le 21 février 2019 pour les prochaines brèves, 

D’ici là portez-vous bien

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

[1] http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2019/Recommandations-relatives-a-l-alimentation-a-l-activite-physique-et-a-la-sedentarite-pour-les-adultes

[2] « Quel pain choisir » Mensuel 60 millions de consommateurs – N° 545 – février 2019

[3] Hors-série – 60 millions de consommateurs – Janvier 2019