Les brèves de l'ASEF du 18 avril 2019
Bonjour à toutes et à tous,
Au menu de ces brèves, Corinne Mairie, diététicienne, fait le point sur les additifs alimentaires ; vous pourrez consulter un article de l’UFC Que Choisir d’Aix en Provence sur les applications mobiles qui permettent de choisir des produits sains et enfin, nous parlerons des dernières actualités de santé environnementale. Bonne lecture !
Les additifs alimentaires, par Corinne Mairie, diététicienne
L’introduction des additifs alimentaires dans nos assiettes ne date pas d’hier. C’est à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale que l’usage de ceux-ci s’est généralisé.
Une liste d’additifs alimentaires autorisés dans l’Union Européenne répertorie les substances ayant obtenu une validation en rapport avec des études de toxicité et l’attribution d’une DJA (Dose Journalière Admissible). La validation d’un additif n’est donc pas toujours gage d’une absence de toxicité. Les paramètres de validation tiennent compte uniquement d’une toxicité par rapport à la dose. Or, l’évolution technologique permet l’utilisation de produits à des doses infinitésimales, c’est le cas des nanoparticules, pour lesquelles des études de plus en plus nombreuses démontrent la dangerosité en particulier liée à leur petite taille leur permettant de léser ou franchir la barrière intestinale, s’accumuler dans différents tissus où elles peuvent avoir un effet toxique sur la rate et le foie notamment, le système immunitaire, le système endocrinien et reproducteur également.
C’est le cas du dioxyde de titane, E171, utilisé dans la fabrication de nombreuses friandises leur conférant un aspect blanc brillant, pour lequel les dernières analyses de l’EFSA, instance européenne de la sécurité des aliments, n’avaient pas conclu à une quelconque toxicité. Grâce aux actions menées par plusieurs associations de consommateurs et environnementales, la suspension de son utilisation dans les aliments en France a été obtenue et devrait prendre effet dans les prochains jours.
Un autre paramètre de toxicité des additifs existe et n’est pas évalué, car impossible de l’être, il s’agit de l’effet cocktail. Quelques études ont pu démontrer un effet potentialisateur d’un produit associé à un autre, comme par exemple parmi les antioxydants, «le BHA augmente la toxicité pulmonaire du BHT (étude chez la souris) ; en présence du colorant bleu brillant (E133), la toxicité du glutamate (E 621) est exacerbée ; en présence de nitrites et des nitrates (E249 à E252), les sorbates (conservateurs E200 à E203) perturbent le système enzymatique et peuvent aboutir à la formation de substances qui risquent d’altérer l’ADN cellulaire (mutagènes). » indique A.L. Denans, pharmacienne diplômée en nutrition dans son dernier guide des additifs.
Il apparait donc inenvisageable d’analyser les interactions possibles parmi les innombrables combinaisons possibles entre les 338 additifs alimentaires autorisés dans l’Union Européenne (parmi lesquels 51 le sont également en bio, essentiellement des produits d’origine naturelle). De nombreuses études ont pu démontrer l’impact des additifs sur le comportement des enfants, souvent grands consommateurs de produits alimentaires en contenant une variété et une quantité importante, notamment sur l’apparition des TDAH (Troubles du déficit de l’attention et de l’hyperactivité), confirmé dans un article paru dans le « Lancet » en 2007 sur les effets de colorants et conservateurs alimentaires (benzoates). Il semble donc urgent de réagir face au risque multiple et complexe que fait courir l’omniprésence des additifs dans l’alimentation. Essayez donc d’éviter au maximum les produits contenant des additifs.
Pour lire l’article complet c’est ICI.
Choisir des produits sains avec son mobile
Et voici l’article de l’UFC Que Choisir d’Aix-en-Provence permettant de comparer et choisir nos achats alimentaires et cosmétiques.
En bref, dans l’actualité
- L’UFC Que Choisir a publié le 28 mars une enquête [2] démontrant que la pollution agricole de l’eau est malheureusement toujours d’actualité. Ils informent qu’ «en deux décennies, les nitrates n’ont pas diminué dans les nappes phréatiques », « les pesticides dépassent les seuils légaux de potabilité sur la moitié du territoire français pour les cours d’eau et sur le tiers pour les nappes phréatiques». La revue condamne le surcoût payé par les consommateurs lié aux lourds traitements des eaux plutôt que de limiter les produits phytosanitaires à l’origine du problème de cette pollution. L’Association demande une « protection des captages de tout le territoire, ainsi que la mise en œuvre stricte du principe pollueur-payeur ».
- Trois études ont été envoyées au ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, sur la toxicité des pesticides conformément à ce qu’avaient promis un collectif de médecins et de scientifiques fin octobre 2018 dans une Tribune du Monde. [3] [4] [5]
- Une première judiciaire : un tribunal de Toulouse a donné raison à 13 plaignants refusant l’installation chez elles d’un compteur Linky. L’ordonnance rendue, reconnaît que les « personnes souffrant d’hypersensibilité aux ondes ne peuvent pas être équipées contre leur volonté ». [6]
Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse et vous invitons à signer et à diffuser l’appel autour de vous : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/
Petit point agenda :
- Le 25 avril, l’ASEF sera présente à la journée de sensibilisation sur la santé organisée par le lycée professionnel et des métiers Emile Zola d’Aix en Provence.
- Le 26 avril, nous tiendrons également un stand d’informations lors de la demi-journée pédagogique autour de l’environnement, à l’espace vert de la promenade de l’Arc à Aix en Provence, organisée par la Mairie Annexe du Val Saint André, Arc, la Torse.
- Le 26 avril : Pierre Souvet, président de l’ASEF, rencontrera un conseiller du ministre de la Transition écologique et solidaire, à Paris, suite à l’envoi de la lettre à Agnès Buzyn et François de Rugy.
Nous vous donnons rendez-vous le 2 mai 2019 pour les prochaines brèves,
D’ici là portez-vous bien
Le Club des 10 de l’ASEF
SOURCES
[1] « Le nouveau guide des additifs», Anne-Laure Denans, Editions Thierry Souccar, Larousse, Mars 2017.
[2] « Enquête sur 102 sources d’eau potable « Grenelle » La pollution agricole de l’eau n’est pas une fatalité ! », UFC Que Choisir, 28 mars 2019.
[3] “How did the US EPA and IARC reach diametrically opposed conclusions on the genotoxicity of glyphosate-based herbicides?”, Charles M. Benbrook, Environmental Sciences Europe, Janvier 2019, https://doi.org/10.1186/s12302-018-0184-7
[4] “Exposure to Glyphosate-Based Herbicides and Risk for Non-Hodgkin Lymphoma: A Meta-Analysis and Supporting Evidence”, LuopingZhang, Lemaan Rana et al, Science Direct, Février 2019, https://doi.org/10.1016/j.mrrev.2019.02.001
[5] “Pesticide use and risk of non-Hodgkin lymphoid malignancies in agricultural cohorts from France, Norway and the USA: a pooled analysis from the AGRICOH consortium”, Maria E Leon, Leah H Schinasi, Pierre Lebailly et al., International Journal of Epidemiology, Mars 2019, https://doi.org/10.1093/ije/dyz017
[6] « Toulouse : un juge autorise en référé le refus du compteur Linky pour raison médicale», Le Monde avec AFP, 20 mars 2019.