Les brèves de l'ASEF-SPECIAL COVID-19- 3 AVRIL 2020
Bonjour à toutes et à tous,
En tant qu’association de professionnels de santé, nous tenions tout d’abord à apporter notre soutien sincère à tout le personnel soignant. D’autant que le manque de protection notamment les masques, reste un élément majeur pour la protection des soignants. Dr Souvet, cardiologue et président de l’ASEF confirme : il n’a réussi à avoir que 6 masques FFP2 pour une semaine de travail… donc impossible pour lui de travailler !
Ces nouvelles brèves sont à nouveau consacrées à l’épidémie de Covid-19. Cette crise sanitaire est-elle si éloignée de la santé environnementale ? Pas si sûrs…
Témoignage du Dr Richard Faitg, médecin anesthésiste-réanimateur
«Je témoigne et je m’engage,
J’endors, je réveille, ils sont parfois COVID +, pas souvent, alors nous nous habillons pour nous protéger, certains la peur au ventre ; un sourire, une plaisanterie, nous avançons.
Nous continuons de poser des accès vasculaires pour des traitements prolongés ou des bras qui refusent de montrer leurs veines. Me voilà dans l’unité COVID, je croise les regards de mes collègues, celui des infirmier(e)s et de tous ceux qui œuvrent pour une guérison. Ma présence, ce n’est pas seulement ce service rendu, c’est comme un témoignage face à leur engagement, c’est un moment de partage. J’y retournerai chaque fois que nécessaire.
Tout a été écrit sur l’engagement des soignants et je me garderai d’en ajouter. J’ai une pensée pour mes collègues de villes, ceux de mon hôpital*, ceux qui sont devant et ceux qui font le job sans rien dire pour que les équipes soignantes consacrent tout leur temps au soin.
Parce qu’avant, juste avant, faisait-on autre chose que du soin dans un cabinet médical ou à l’hôpital ?
Ce modeste témoignage de soignant c’est aussi celui d’un membre de l’ASEF , lecteur parfois de Naomie Klein qui en 2008 avec son livre la stratégie du choc ( actes sud, 2008) décrit comment un véritable capitalisme du désastre a vu le jour et profite des catastrophes pour privatiser des pans entiers d’activités d’intérêt général dans les sociétés brutalisées, que ce soit après la guerre, la récession, les attaques terroristes ou les catastrophes naturelles.
Aujourd’hui la catastrophe est sanitaire…soyons tous les jours aux cotés des malades ; demain nous serons vigilants, j’y reviendrai.
Ne lâchez rien Pr Didier Raoult !
Dr Richard Faitg médecin anesthésiste».
*Hopitaux du Léman, Haute Savoie
RECOMMANDATIONS COVID-19
En plus des symptômes cités sur cette infographie, les retours du terrain indiquent une fièvre plutôt labile, une anosmie (perte d’odorat), une agueusie (perte du goût) et même des troubles digestifs au tout début. Après la première semaine, des évolutions brutalement péjoratives ont été rapportées.
Par ailleurs, un dépistage massif, un traitement sous surveillance médicale précoce, et le port du masque pour tous en sortie de confinement, semblent être des mesures de bon sens.
Comme vous le savez, en cette période d’épidémie, il est primordial de se laver les mains. L’usage du gel hydro-alcoolique est à réserver lors des déplacements sans accès à un point d’eau. Mais il est préférable de se laver les mains avec de l’eau et du savon… en particulier celui de Marseille, reconnu pour ses vertus antiseptiques.
De plus, l’ANSES a averti le 2 avril que de nombreux cas d’accidents domestiques et intoxication en lien avec le COVID-19 ont été signalées par les centres anti-poison (avec entre autres l’usage de ces solutions hydro-alcooliques).
Retrouvez ci-dessous l’affiche de l’OMS sur le lavage efficace des mains.
La crise du COVID-19 sonne comme un avertissement pour notre santé et notre environnement
La crise actuelle nous invite à réfléchir sur notre fonctionnement global et notre impact sur notre planète.
L’environnement joue bien évidemment un rôle dans la naissance de ces nouvelles épidémies. Et nous devons malheureusement en craindre d’autres… Et prendre des mesures fortes pour l’après-confinement et penser aussi au réchauffement climatique.
Tel est le message dans la chronique de Stéphane Foucart, journaliste au Monde [1]. Il serait judicieux en effet de penser à l’ « après Covid-19 » et que les Etats renversent la vapeur en privilégiant « la santé des populations […] sur celles des entreprises ». Il devient nécessaire de prendre des mesures d’ampleur face à «deux grands phénomènes qui menacent à plus long terme la stabilité et la prospérité du monde : le changement climatique et l’érosion de la biodiversité ».
Il faudra contraindre «durablement celles qui impliquent la combustion de ressources fossiles, l’industrialisation du secteur primaire, la surexploitation des ressources et la destruction du vivant» même si «le cerveau occidental est ainsi fait qu’il porte bien peu d’attention aux catastrophes lentes » déplore le journaliste.
La tâche est ardue car il soulève deux possibilités : soit être « pro-actif » et s’attaquer aux industries et secteurs les plus polluants cités plus hauts. «Cela est peu probable » d’après lui. Ou être réactif et prendre des mesures d’urgence comme celles en vigueur actuellement. «Car en tentant de soigner les effets de la surchauffe de l’économie mondiale, on finit par influer sur leur cause » conclue Stéphane Foucart.
La contrainte momentanée a bien-sûr un effet sur la pollution de l’air depuis le début du confinement. Le taux de dioxyde d’azote diminue mais celui des particules fines augmente en raison du chauffage au bois en hausse et des déchets verts brûlés (fermeture des déchetteries) selon les rapports journaliers d’ATMOSUD, l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air régional. Stephan Castel, responsable du pôle innovation et communication d’AtmoSud, indique d’ailleurs que « 50 kg de déchets verts brûlés, c’est l’équivalent de 5 000 km de diesel en particules fines ».
Petit point agenda :
En raison de la crise sanitaire actuelle, les évènements suivants ont été annulés ou reportés
ANNULATION. Congrès santé environnement « 1001 jours : Odyssée de la Vie » organisé par l’URML Océan Indien, les 18 et 19 avril, à La Réunion, avec l’intervention du Dr Souvet sur le thème des ondes électromagnétique et périnatalité.
REPORT. Le congrès « Un autre regard sur le cancer », organisé par le Centre Ressource, initialement prévu le 30 mai a été reporté au Samedi 12 septembre, à Aix-en-Provence.
Pour vous inscrire : https://www.atoutcom.com/portfolio/uarc/
SOURCES
[1] « Réchauffement et Covid-19, même combat », Stéphane Foucart, Le Monde, 16 mars 2020, page 31.
A bientôt pour les prochaines brèves.
Prenez soin de vous et de vos proches et restez chez vous!
Le Club des 10 de l’ASEF