Sous le signe de l'air !

La journée nationale de la qualité de l’air a été organisée le 20 septembre. Et dans le cadre de cette journée, notre partenaire Generali a livré, avec le concours du CNRS et d’Airparif, un état des lieux des mesures sur les particules contenues dans l’atmosphère à Paris ces 12 derniers mois. Et ce grâce à l’observatoire atmosphérique Generali, grand ballon captif, situé dans le Parc André Citroën.

Pour l’occasion, Jean-Baptiste Renard, directeur du CNRS et Pierre Souvet, cardiologue et président de l’Association Santé Environnement France, étaient invités pour faire un constat sur cette qualité de l’air. Objectif : informer le public et le sensibiliser aux impacts de la pollution de l’air sur la santé.

Qualité de l’air à Paris

Depuis 4 ans, un appareil de recherche, le LOAC (Light Optical Aerosol Counter) est embarqué à bord du ballon Generali. Cet appareil se focalise sur les particules les plus petites, inférieures à 0.1 mm, les particules ultra fines. Leur très petite taille leur permet de pénétrer facilement dans le système respiratoire et cardiovasculaire. Les composés chimiques qu’elles transportent comme des hydrocarbures aromatiques tels que le benzopyrène provoquent des lésions oxydatives importantes.

Jean-Baptiste Renard, directeur du CNRS, a analysé ses résultats sur les 12 derniers mois.

La situation en particules fines (PM10 et PM2.5) s’est caractérisée par de forts épisodes successifs de pollution hivernale de novembre 2016 à février 2017. En cause : des anticyclones persistants, des conditions d’émissions et météorologiques favorisant la formation de particules secondaires et des phénomènes de transfert de pollution. Lors de ces épisodes, le LOAC a détecté jusqu’à plus d’un million de particules ultra fines par litre d’air, alors que lors d’une faible pollution, la concentration n’est que de quelques dizaines de milliers de particules. En 2013, le nombre de particules ultra fines avait atteint 6 millions par litre.

En dehors de ces fortes pollutions, la quantité de particules très fines, qui sont potentiellement les plus dangereuses, est plus élevée en automne et en hiver qu’au printemps et en été.

Selon Pierre Souvet, cardiologue, « les particules impactent la santé de tous, sur le plan cardio-vasculaire, respiratoire et pulmonaire, neurologique. Nous devons agir. La pollution de l’air est un problème majeur et doit être réduite. Par exemple, Tokyo, en interdisant le diesel, a réduit le taux de particules fines de près de 50 %. Résultat : la mortalité pulmonaire a diminué de 20 % et la mortalité cardiaque de 11 % ! »

Sport et pollution ne font pas bon ménage

Alors que Paris va accueillir les JO en 2024, les impacts de la pollution de l’air, en cas d’activités sportives ou d’efforts physiques, sont multipliés. En effet, lorsque l’on fait du sport, on inhale en moyenne 7 à 8 fois plus d’air par minute que lorsqu’on est au repos. La pratique de la course à pied, elle, fait carrément passer la ventilation pulmonaire de 7 à 100 litres par minute ! « On absorbe plus d’air, donc plus de polluants », confirme le Dr Pierre Souvet.

« Les risques chroniques cardio-vasculaires, respiratoires et pulmonaires et cérébraux concernent tout le monde et pas uniquement les personnes fragiles ou malades. Lors de pics de pollution, lorsqu’on fait une pratique sportive, son risque d’infarctus du myocarde augmente de 3 à 5 % », précise Pierre Souvet. « Par ailleurs, on a demandé à des sportifs entraînés de pratiquer une activité physique intense en période de pollution. Du fait de leur effort, le stress oxydatif augmente, tout comme le risque de thrombose ».

Pierre Souvet conseille donc de « limiter l’intensité et la durée de l’effort sportif et d’aller dans un endroit aussi peu pollué que possible : dans un parc plutôt que près d’un axe de circulation très fréquentée ! »

Au cours de cette journée nationale, le docteur Pierre Souvet et Jean-Baptiste Renard ont répondu à vos questions en direct sur Facebook. Pour revoir la vidéo, cliquez sur le lien : http://bit.ly/2hiCAZ6

Retrouvez d’autres articles et reportages sur le sujet :

http://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/qualite-de-l-air-du-mieux-mais-toujours-des-points-noirs_2381377.html

Qualité de l’air et pollution à Paris : entre inquiétude et prise de conscience des Français

https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/video-france-bleu-vous-emmene-a-300-metres-au-dessus-de-paris-pour-un-vol-exceptionnel-dans-le-1505906861

 

 

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